Traduire

J’ai eu envie de partager ma poésie avec ceux qui ne parlent pas le français peu après avoir ouvert ce blogue avec un lien allant vers une version anglaise. Je n’ai développé mon sens poétique en anglais que tardivement. Les deux langues sont si différentes quand il s’agit de poésie ! C’est en écoutant Richard Burton réciter les poèmes de Dylan Thomas que j’ai mieux compris le rythme de l’anglais. Mais les  mécanismes de la poésie sont si complexes que le processus de traduction  engendre inévitablement de nombreuses questions. Ainsi, lorsque j’ai écrit Amertume, l’écriture de ce poème était guidée par un jeu de mots fondé sur l’emploi de l’adjectif amer et du nom amertume. Amer , dans la première ligne, amer, tu , dans la deuxième, et amer, tu me, dans la troisième, car tu et me sont des pronoms en français. Je ne pouvais reproduire cela en anglais, mais en essayant de refaire le poème en anglais, amer, tu vois  tout faux, est devenu everything is wrong in your bitter eye. J’ai perdu le jeu de mot, mais j’y ai gagné une image forte entre bitter et eye. Quel que soit mon désir de fidélité, il faut que le poème « sonne » bien.  Cela est donc toujours difficile de traduire, mais ce processus a créé un espace de création unique qui augmente mon admiration pour les traducteurs et la tension entre rigueur et création dans laquelle ils se trouvent constamment et qui exige des qualités hors du commun.

2 réflexions sur « Traduire »

  1. I have a great admiration for translators too. So often ignored, but what difficult work they do! Also, I love your story of Richard Burton. So beautiful is his voice that he could make anything sound good, but when he speaks poetry, you can hear his love for the language.

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