La photo vient du Daily Mail
H is for hawk est le titre du livre d’Helen Macdonald qui a gagné le prix Samuel Johnson, attribué au meilleur livre de non-fiction en 2014. Ce livre n’est malheureusement pas traduit en français, mais comme je sais que de nombreux lecteurs de ce blog sont également à l’aise en anglais, je vous livre quelques impressions de lecture de ce livre, dont l’anglais n’est pas trop difficile à lire.
Le récit de Macdonald se penche sur la période qui a suivi le décès subit de son père, alors que Macdonald se trouvait à l’Université de Cambridge. Le récit porte sur le deuil de Macdonald ainsi que sur la manière dont elle a plongé dans la dépression et tenté de traverser cette épreuve en entraînant une autour des palombes, une espèce de faucon qui ne se laisse pas facilement apprivoiser.
Macdonald s’intéresse à ces oiseaux depuis un très jeune âge et elle n’hésite donc pas à mentionner les multiples publications qu’elle a lues sur le sujet. Elle explique également le vocabulaire spécialisé ayant trait à ce domaine de connaissance, la nourriture dont cet oiseau de proie a besoin, son poids idéal, etc. Toutes ces explications plutôt technique sont entremêlées à ses réflexions sur la difficulté de faire le deuil de quelqu’un qu’on aime, ainsi que sur les traits caractéristiques de cet oiseau sauvage qui résiste encore aujourd’hui à toute domestication, contrairement à d’autres animaux. C’est d’ailleurs ce qui semble l’attirer vers eux.
Elle va et vient entre son expérience avec Mabel, l’autour des palombes qu’elle a acquise au coût de 800 livres, après la mort de son père, et ses lectures, surtout celle de T.H. White, un auteur qui a relaté dans un de ses livres son échec à apprivoiser un faucon, qu’elle compare à ses propres doutes et ses luttes avec Mabel, qu’elle a achetée près de la frontière écossaise. On y apprend en outre que pendant les mois ou elle s’est consacrée à Mabel, elle a laissé s’accumuler les factures, qu’elle a dû quitter Cambridge et laissé passer un poste en Allemagne. Ce n’est que lorsqu’elle conduit Mabel (qui est morte plus tard d’une infection fongique aéroportée) dans une volière pour qu’elle puisse y refaire ses plumes, qu’elle surmonte sa dépression et son deuil.
Il s’agit donc d’un livre au thème inusité, ce qui ne le rend en rien moins intéressant. J’ai mis du temps à me laisser emporter par le thème, peut-être parce que les passages portant sur White me semblaient moins intéressants. La relation que Macdonald entretient avec son oiseau est cependant si bien rendue qu’on a l’impression de vivre ces moments privilégiés avec l’auteure et son oiseau.
Je n’ai cependant pu m’empêcher de me demander comment Macdonald pouvait vivre avec la nature même de cet oiseau, un oiseau de proie, qui tue de manière cruelle et même si cela fait partie de la nature et que ces sacrifices participent à son équilibre . On sent tout de même l’humanité de l’auteure, qui avoue rompre le cou des victimes de Mabel pour les empêcher de souffrir dans les griffes de son oiseau bien-aimé. Je doute pouvoir jamais aimer un oiseau à ce point. Je me suis cependant souvenue qu’il m’est assez souvent arrivé d’admirer la grâce de ces oiseaux de proie dans ce qui me semblait une danse, dans le ciel, même si je savais que toute cette grâce se déployait dans le but d’attraper une proie quelconque, qui serait sacrifiée sans pitié. Macdonald en parle, un peu, mais pas suffisamment pour me contenter. Un très bon livre, donc, mais peut-être pas pour tout le monde.
La question a laquelle ce livre n’a pas répondu est celle de savoir pourquoi les humains se livrent à cet entraînement des oiseaux de proie et en quoi il est différent de celui que les oiseaux recevraient de leurs parents. Le livre m’aurait semblé encore plus intéressant si Macdonald avait tenté de répondre à cette question.
Merci pour ce résumé….Bonne journée….bises
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Bonne journee Georges 🙂
Bon jour,
Un triptyque apparemment étrange entre l’auteure, l’oiseau et son père décédé. L’oiseau le fil conducteur, dont l’auteure s’impose à apprivoiser ce qu’elle n’a pu faire avec son père dans leurs relations.
(je me demande si je ne suis pas hors sujet) 🙂
En tout cas, un livre sûrement à appréhender.
Max-Louis
En tout cas, un livre sûrement difficile à appréhender. (j’avais oublié un mot d’importance) 🙂
Pas trop difficile tout de meme, Macdonald presente bien le sujet, dans un contexte particulier (le deuil). Different, mais interessant tout de meme.
A good review, and interesting final question. I’ve never understood the human desire to own and train an animal. However, although I haven’t read the book, I did see a TV programme about it, and it is clear that it helped the writer with her grief
I wish I had seen this programme ! I suppose everybody deals with grief in a different way but, yes, there is that question about training a wild animal 🙂
A look into a very different mind, whether it’s hers or the bird’s!
Definitely different minds (and probably both of them, I could not imagine myself doing such a thing)
Merci Sylvie…
D’abord, j’ignorais qu’il existait un oiseau avec un tel nom… « autour des palombes »… une si belle résonance… et découvrir aussi que la « palombe » est un pigeon… c’est intéressant tout ça… je trouve intéressant aussi que tu aies mis cette photo d’elle… Bref, bel article, où encore une fois je te sens à travers tes mots. Cette critique de livre, comme d’autre que j’ai lues de toi avant, m’a plu.
Merci Caroline. Le choix de la traduction n’a pas ete facile. C’est la meilleure traduction que j’aie trouvee « en contexte ». Sinon, j’aurais pu utiliser « autour » tout seul, mais bien que « palombe » renvoie au « wood pigeon », l’autour des palombes est un oiseau de proie. Pourquoi ? Je n’en sais absolument rien. Voila les extravagances des mots ! Merci d’etre passee, Caroline. Je suis heureuse que cette critique te plaise