C’est Linnetmoss (merci Linnet) qui a attiré mon attention sur le mot « buée », que j’ai utilisé dans Haiku (4) (traduit par « mist », le seul mot d’une syllabe que je pouvais utiliser en anglais mais qui ne me satisfaisait pas entièrement). Il a une forme et une prononciation qui indique assez clairement qu’il s’agit d’un mot français, c’est-à-dire un mot qui a évolué naturellement du latin au français, ce qui est assez souvent le cas des mots d’une ou deux syllabes (alors que les mots plus longs ont souvent été empruntés plus tard au latin, bien qu’il ne s’agisse pas d’une règle absolue). J’ai utilisé ce mot dans le haiku pour évoquer la petite vapeur qui sort de la bouche les jours où il fait froid. Son origine lexicale n’est pas transparente, comme c’est le cas d’autres mots. Il m’a donc fait plaisir de découvrir comment ce mot a évolué. Le point de départ, en gallo-roman bucata « lessive », a subi l’évolution phonétique propre au français, qui fait en sorte que la version française beaucoup plus courte que l’on retrouve autour du XIIIe siècle, buée, signifiera plus tard, par extension, l’évaporation produite par le lavage. Le mot perd ensuite son lien avec le lavage pour signifier la vapeur. Quel plaisir de voir la valse de l’évolution de la langue.
Merci bien, Sylvie, pour ce cheminement dans les sens.
🙂
Merci de toutes ces précisions…très intéressant ….bonne journée
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Merci Georges, bonne journee 🙂
I am very fond of the stories behind the words too.
They bring you back in the minds of the past 🙂
J’aime aussi ces histoires… merci Sylvie.
Petits plaisirs linguistiques 🙂