Comment lire

Bien calée dans un fauteuil, avec une tisane ou un café, à demi-étendue sur le canapé dans l’angle d’un rayon de soleil, si possible, bien droite sur une chaise droite ou avant de m’endormir. Jamais dans le bain, rarement à la plage.  Lire.

Mais aussi aller chercher les livres, un geste dont le sens varie selon le lieu où on l’obtient.

La charity shop : je n’ai trouvé qu’un seul livre que j’avais envie de lire dans les six charity shops que j’ai visitées à Tenby. La plupart des livres qu’on y trouve (puisque Tenby est un lieu de vacances), sont des livres légers, des romans policiers (je préfère les voir à la télé, j’ai trop d’imagination pour lire des histoires sinistres de détective avant d’aller au lit), la plupart du temps en plusieurs exemplaires. Ecologique, bon marché, moins bon pour les auteurs (vivants). Exige un bon espace de rangement, ou bien on le rapporte !

La boutique de livres d’occasion : celle de Tenby tient davantage du hangar de collectionneur compulsif que du commerce. Son propriétaire ouvre lorsqu’il en a envie. Il faut donc passer et repasser devant la petite maisonnette dans l’espoir d’y voir de la lumière. Y entrer demande une certaine dose de courage : les livres, les images et les cartes postales y sont empilés dans un joyeux capharnaüm (mais ceux qui le connaissent disent qu’il sait où tout se trouve). Le propriétaire m’accueille avec une certaine méfiance, mais lorsque je choisis Cervantes comme livre de chevet, il me dit que c’est un bon choix (j’ai passé le test, mais je ne conseille pas pour ceux qui ont envie de lecture légère). Toujours agréable de trouver un bon livre, mais évidemment peu de nouveautés.  Ecologique, bon marché, moins bon pour les auteurs (vivants). Exige un espace de rangement (ou on le donne à quelqu’un d’autre).

La foire du livre d’occasion : une fois par an, à Nelson. J’y ai acheté l’an dernier  quelques livres que je n’aurais probablement pas achetés dans une librairie, mais il faut un certain courage pour aller parmi les tables de livres en désordre. Ecologique, bon marché, moins bon pour les auteurs (vivants). Exige un espace de rangement (ou on le donne à quelqu’un d’autre).

La bibliothèque : un arrêt régulier pour y voir ce qu’il y a de nouveau, mais le système de Nelson est fait de telle sorte qu’on peut attendre des mois avant d’avoir accès à un livre. La bibliothèque n’est pas mal, mais enfin, pas une très grande bibliothèque. Ecologique, bon marché, un peu mieux pour les auteurs (vivants).  Pas de problème de rangement.

La librairie : il y a quatre librairies à Nelson. Deux font partie de chaînes (Paper plus et Whitcoulls) et deux sont indépendantes. Je n’ai jamais acheté de livre chez Whitcoulls ou Paper Plus, j’y vais pour acheter des stylos, des cartes de vœux, parfois le journal. Il ne s’y trouve aucun livre qui m’intéresse. La librairie indépendante, Page & Blackmore,  est au centre de Nelson et a gagné autrefois le concours de la meilleure librairie indépendante de Nouvelle-Zélande, grâce, en grande partie, à mon avis, aux deux excellents libraires, qui ont quitté la librairie lorsqu’elle a été vendue l’année dernière. Cette librairie a malheureusement perdu de son lustre après leur départ. Les deux libraires  ont quant à eux  ouvert une autre librairie un peu plus loin, dans une petite rue moins passante, la librairie Volume. Les propriétaires envoient une newsletter hebdomadaire où ils partagent leurs critiques de livres. Ils organisent des événements littéraires à l’occasion et des groupes de lecture pour les enfants. Je souhaite qu’ils puissent continuer d’exercer leurs activités encore longtemps et j’y commanderai sans doute mes livres à l’avenir. Mais je suis convaincue qu’ils ont de la difficulté à   survivre car ils sont un peu en dehors du centre-ville. Moins écologique , plus cher, mais contribue à la vitalité de la ville et les deux libraires connaissent leurs livres. Beaucoup mieux pour les auteurs (vivants). Exige un bon espace de rangement.

L’e-book : il a une certaine utilité (pour le voyage) mais ne remplace pas le livre papier. .  Il me permettra surtout (lorsque j’aurai compris comment le faire) de lire plus régulièrement en français, car faire venir un livre en NZ coûte une fortune. Ecologique, petit prix, positif pour les auteurs. Aucun espace de rangement physique.

Différentes sources de ravitaillement, donc, mais plaisir (presque) toujours garanti et le besoin de peser à chaque fois, le pourquoi et le comment.

 


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