Abandonné dans le sable par la marée
descendante, le coquillage dessine sa zone sombre, mouvante,
dans le soleil du matin de glace
Qui donne froid aux yeux
Au temps des Fêtes, on veut se réunir et partager, ce qui conduit inévitablement à l’évocation de ceux d’entre nous qui sont seuls, certains par choix, certains par obligation. La solitude est bien ou mal vécue selon les individus, le temps de la vie ou le contexte dans lequel on en fait l’expérience. De plus, il n’est pas toujours facile d’en discuter, car les mots eux-mêmes semblent hésiter un peu. L’anglais distingue assez bien la qualité des différents états d’esprit de la solitude avec « solitude » et « loneliness »*. En français, la solitude s’oppose à l’isolement, le second concept insistant davantage sur son caractère imposé ou indésirable. « Se sentir seul », en revanche, est très clairement un état que l’on cherchera à éviter, alors qu' »être seul » peut être vécu de différentes façons. Le ou la « solitaire » aime souvent vivre seul(e).
Pour moi, la solitude est habituellement un état particulièrement positif, car il est souvent choisi et vécu comme un privilège me donnant l’occasion de me ramener vers ce qui est important. Quelles que soient les circonstances, cependant, certains lieux sont pour moi plus particulièrement propices à la solitude et le bord de mer (l’Atlantique ou le Pacifique) est l’un de ceux-là.
*Paul Tillich a dit, à cet égard que : « la langue a créé le mot « loneliness » pour exprimer la douleur d’être seul et elle a créé le mot « solitude » pour exprimer la joie d’être seul.
Les oiseaux de mer se pâmaient et gémissaient, énervés, semblait-il, par le spectacle de ce grand bol d’eau, bombé comme une ampoule, bleu métallique, malveillant et rayonnant.
Banville, John (2005), La Mer, p. 3
La mer qui s’étale devant moi tandis que j’écris ne scintille pas, elle brille, sous le soleil fade du mois de mai.
Murdoch, Idris (1978), La Mer, La Mer (p. 1)
La mer lave toutes les souillures de l’humanité
Euripide