J’aime les transports en commun la plupart du temps. Bien sûr, il y a les jours où le bus nous passe sous le nez, les jours où le conducteur est désagréable, les jours où il est bondé ou en retard. Puis il y a les jours où on arrive juste à temps pour y monter, après avoir couru un peu. La petite course nous a donné de l’énergie. Il fait froid dehors et monter dans le bus fait du bien. On se réchauffe rapidement. Le conducteur vous salue et il n’y a pas trop de monde. Le trajet n’est ni trop long : il faudrait alors réviser ses notes de cours, le powerpoint, corriger des copies, faire ses devoirs, ni trop court : on n’aurait pas le temps de rêver, de noter la magnifique lumière des jours de grand froid, la gelée sur le sol ou d’épier les conversations.
On ne peut éviter de noter la larme sur la joue d’un vieil homme mais peut-être n’est-ce qu’à cause du froid.
Tsvetaieva, Marina, “Poème de la fin”, dans Le Poème de la montagne et Le Poème de la fin, traduit et présenté par Eve Malleret (1984), Lausanne : L’Age d’Homme, p. 26
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