Les mots (10)

Les mots

Ma langue préférée est le français, tout simplement parce que c’est ma langue maternelle, celle que je maîtrise le mieux, celle don’t je connais les moindres nuances (enfin, presque), les rythmes, la grammaire. Je l’aime au point d’être devenue grammairienne (j’essaie depuis des années, sans succès, de convaincre qui veut bien m’entendre que la grammaire est POÉTIQUE,  oui, poétique). Je me fâche avec l’anglais de temps en temps :  langue seconde dont je ne maîtrise pas toutes les nuances. N’empêche, je suis souvent émerveillée par les  tournures de phrases de  la langue de Shakespeare, certaines mots, dont la concision ou le pouvoir évocateur  peut difficilement être traduit en français. Un de ces mots est le mot « journey », qui signifie voyage au sens propre et au sens figuré, mais qui évoque aussi l’idée de processus, dans un sens abstrait, une signification qu’on n’a pas dans les équivalents français, qu’il s’agisse du mot « périple », « expédition », « voyage », « aventure » ou  « processus » ( trop technique). Je suis donc un peu envieuse de ce beau mot de l’anglais. D’autant plus qu’il  vient du vieux français « jornee », signifiant à l’époque de son emprunt  voyage ou journée de travail de vingt-quatre heures. Au cours de son histoire  dans la langue anglaise, ce mot en est venu à éqvoquer un sens plus abstrait, très poétique, que je n’arrive pas à reproduire avec tout son contenu  en français.

22 réflexions sur « Les mots (10) »

  1. Je partage votre amour pour les mots et leur origine parfois étonnante, leurs voyages dans le temps et dans l’espace. J’ai compris un jour l’origine d’un mot en manipulant un énorme dictionnaire de Calepini : le mot calepin… Je crois qu’il y a beaucoup d’humour dans cette étymologie quand on sais qu’un calepin est un petit objet que l’on glisse dans sa poche !

  2. Il y a aussi des mots en français qui une fois traduit en anglais ne donne pas toute la couleur de leur signification en français. Il y a même des expressions Québécoises dont les français de France ne comprennent pas toute la signification. Il y a quelques années un ministre français avait lancé qu’il avait la « plotte à terre » lors d’un discours pour la visite du premier ministre Québécois en France.

  3. Après avoir vécu une dizaine d’années aux USA, près de Chicago, peu doué pour les langues étrangères hélas, je comprends cette pointe de frustration parfois à ne pouvoir exprimer précisément ses idées ou ses sentiments dans une autre langue. Beaucoup de mots anglais ou américains viennent du français et nous reviennent ensuite transformés, enrichis de sens différents. J’avais lu, sans voir vérifié si c’était exact, que le choix de la langue officielle des américains après l’indépendance, s’était porté sur l’anglais à une voix près…

Répondre à domicanoAnnuler la réponse.