Etendre sa vie sur le pont,
sous le regard des passants,
qui passent, qui perdent leur temps,
qui rêvent de cet abandon,
de cette vie sur le pont
Etendre sa vie sur le pont,
sous le regard des passants,
qui passent, qui perdent leur temps,
qui rêvent de cet abandon,
de cette vie sur le pont
Devant l’escalier n’allant nulle part, moitié cailloux, moitié sable : serrement de gorge, angoisse, l’inéluctable, permanence de certaines choses (les pierres) et l’effritement des autres (la chair).
Entre deux eaux
les couleurs changent
les cordages s’effrangent
de mes oripeaux
Qui va s’asseoir sur ce banc, prêt à recevoir de nouvelles histoires, l’émoi des larmes et des mains furtives, les regrets et les espoirs, la sagesse et les SDF, l’insolence des goélands, en regardant l’océan ?
C’était janvier et c’était froid dans les nuages. C’était dimanche et j’aimais regarder les possibles de ce quai tortueux, abandonné, et les courbes de son passé n’allant plus nulle part, sinon dans la lumière de la mer.