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#4096 ce que j’ai lu : Edward St Aubyn

photo : bateau abandonné à Pohara, un peu comme le pauvre petit Patrick

St-Aubyn, Edward, Patrick Melrose, l’intégrale, 2018, Le livre de poche, (1080 pages en français, parce qu’il contient le 5e livre)

J’ai acheté ce livre en anglaais, encore une fois très très long, il y a quelques années, après avoir regardé la série télé,  Patrick Melrose, dont le  principal personnage était magistralement joué  par Dominic Cumberbatch, dans le rôle d’un toxicomane.

Je ne savais pas grand-chose à ce moment d’Edward St-Aubyn, mais la série avait piqué ma curiosité et  lorsque j’ai trouvé ce livre à la foire du livre d’occasion de Nelson, j’ai eu envie de le lire. Grand bien m’en fût, car le livre contenait quatre des cinq romans de la saga Patrick Melrose : Peu importe, Mauvaise nouvelle, Après tout, Le Goût de la mère, donc beaucoup plus que la série, qui se concentrait sur Mauvaise nouvelle.

L’intégrale (moins le dernier livre, Enfin)  rassemble quatre romans semi-autobiographiques   de l’auteur,  qui a grandi dans l’aristocratie britannique moderne,  qui inclut, en plus d’une description sans pitié de cette société,  le mal permanent causé par l’inceste, la maltraitance des enfants, la  toxicomanie et la dépendance.

Dans Peu importe, ‘action se déroule dans un village de montagne du sud-est de la France, dans la résidence d’été de la famille,  lorsque Patrick  a 5 ans. Son père terriblement cruel et sa  mère gentille et alcoolique accueillent plusieurs invités lors d’un dîner. Nous est en prime présenté l’état d’esprit de l’aristocratie britannique (tout à fait fascinant) et le courage de Patrick Melrose/Edward St-Aubyn, qui fait face à son père pour faire cesser l’abus. Dans Mauvaise Nouvelle,  Patrick est  un héroïnomane de 25 ans qui vient à New York pour récupérer les cendres de son père. Sur une période de 24 heures, où il nous fait une  représentation très fine   de l’état d’esprit d’un toxicomane. Après tout se situe  en Angleterre quelques années plus tard, avant et pendant une fête mondaine.  Patrick s’efforce de rester abstinent et confie son secret honteux à son meilleur ami , réfléchit à sa relation avec son père et observe  la nature hautaine, superficielle et cruelle de la haute société britannique. La sœur de la reine Elizabeth, la princesse  Margaret y fait une apparition dans un rôle peu flatteur.

Le Goût de la mère,  contrairement aux 3 premiers se déroule sur plusieurs années. Les 2 fils de Patrick sont nés. Pour l’essentiel, Patrick est  égocentrique, ivre et sous analgésiques. Sa mère a cédé la majeure partie de l’héritage de Patrick à son guide spirituel .

Chacun des romans peut-être lu de façon indépendante, heureusement, car c’est un livre que j’ai lu sur plusieurs mois (ou années ?) car, lorsque je reçois un livre de la bibliothèque, je laisse tout tomber pour  le terminer rapidement.  Chaque roman est relativement court et j’ai trouvé facile de me replonger dans l’histoire, grâce en outre  aux images gravées dans mon esprit par la série télé. Ce livre m’a ouvert les portes d’un monde dont je ne sais rien, en fait, et le détachement ainsi que l’humour de l’auteur, alliés à une très belle plume a rendu l’expérience très intéressante. Je n’oublierai pas ses réflexions sur sa relations avec son père, particulièrement son indulgence et son détachement à son égard. La traduction française contient le cinquième livre et qui sait, je le trouverai peut-être cette année à la foire du livre d’occasion.