Voyager lentement

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On m’avait prévenue de la non fiabilité des trains régionaux en Italie, mais puisque la décision d’utiliser les transports publics est inébranlable, je tente de prendre le train pour Siracusa.

Plan A : quitter Taormina-Giardini  à onze heures (l’agent de voyage a confirmé l’heure et imprimé le ticket), arriver à Siracusa vers 14heures, prendre le bus pour aller à Noto et revenir le samedi soir à Ortigia (tout près de Siracusa) en soirée pour faire un petit tour « en ville ». Le lendemain, aller à Raguzza et à Modica) et visiter Siracusa et Ortigia en profondeur la dernière journée.

 

Plan B : planifier de quitter Taormina-Giardini à onze heures mais ne quitter Taormina qu’à quatorze heures dix, pour des raisons que je ne suis pas arrivée à comprendre. Attendre le train sur la plateforme un comme le tableau l’indique, puis devoir courir vers la plateforme deux à la dernière minute, avec tous les autres passagers (et vice-versa pour les passagers de la plateforme deux) pour attraper le train qui arrivera à  Siracusa à seize heures trente. Enfin, si on doit attendre le train pendant des heures, la gare de Taormina-Giardini est idéale, c’est l’une des plus belles gares de trains que j’aie jamais vues, avec vue sur mer. A chaque fois qu’un train arrive, un passager ou deux est expulsé par trois gendarmes armés (toujours élégants). On pourrait croire que le passager expulsé sera couvert de honte, mais chaque expulsion est suivie d’une discussion mouvementée nourrie par le passager qui semble croire qu’il a tout à fait le droit d’être dans le train. Un autre passager hurle dans un téléphone (on sait après quelques minutes qu’il n’y a personne à l’autre bout du fil) en attendant son train, pendant une bonne heure.

Lynette est compréhensive et ne me reproche pas mon retard. Je suis tout de suite séduite par Ortigia. Le petit studio est tout à fait étrange, dans une  rue, où l’on entend tout ce qui se passe chez les voisins. Dans cette partie du monde, on n’a guère le choix de vivre sa vie plus ou moins en public. Quoi qu’il en soit, il est trop tard pour Noto. Lynette ajoute qu’il n’y a pas de bus le dimanche. Je suis déçue, mais je suis en faveur d’une journée de congé pour les travailleurs et je trouve sympa que la Sicile ne cède pas (pour le moment) aux attentes des touristes, mais cela signifie que Ortigia, qui devait servir de point de départ pour de nombreuses visites, ne remplira pas tout à fait son but. Pour comble de malheur, je suis plus ou moins paralysée le lendemain par un mauvais rhume (air climatisé dans le train vers Taormina) et je sors a peine. En fin de compte je ne verrai que Siracusa et Ortigia, mais j’ai adoré cette visite.

9 réflexions sur « Voyager lentement »

  1. Délicieux, Sylvie, ces bouts de voyage avec toi. Comme autant de bouts de rêve.
    Pour l’air climatisé, ça me le fait aussi… Cent fois la canicule plutôt que ça… j’en ai jamais voulu du temps que j’avais une voiture.
    Bonne suite.

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