e-book : oui ou non ?

E-book or not E-book

J’ai acheté mon premier e-book en décembre 2016, lorsque j’étais à Tenby. Je n’avais rien à lire et il n’y a pas de librairie à Tenby. J’ai donc acheté mon premier ebook, que je n’ai pas lu tout de suite, car j’avais entretemps trouvé un livre dans une « charity shop » et plus tard un autre livre chez un bouquiniste qui ouvrait quand bon lui plaisait. J’ai pris la décision de conserver l’e-book pour le voyage, cela allégerait mon sac. Le voyage fut plus épuisant que prévu, en raison d’une course d’une heure à Dubai pour attraper un vol de quatorze heures vers Auckland. En arrivant, je suis allée chercher le livre de Proulx à la bibliothèque et ce n’est qu’il y a quelques semaines que j’ai finalement lu mon premier e-book.

 

En fait, je n’avais pas très envie d’un e-book, parce que j’aime non seulement la lecture, mais  les livres aussi. J’aime le papier, l’odeur, l’objet. Je résistais également à l’achat d’un autre gadget  (kindle ou autre), il me semblait que j’avais déjà assez de joujoux électroniques,  mais je me disais de plus en plus souvent qu’en voyage, cela pourrait tout de même être utile.  Lorsque j’étais à Capri l’an dernier et que je voyais la dame devant moi, qui lisait tranquillement en attendant le départ du ferry sur son petit gadget, j’étais légèrement envieuse. J’ai finalement trouvé Kobo, une plateforme que l’on peut utiliser gratuitement et c’est là que j’ai pu acheter mon premier  e-book.

 

J’ai conclu rapidement que  n’est pas mon mode de lecture préféré, il y a presque toujours un reflet désagréable sur l’écran, je ne peux pas tourner les pages, la division en chapitre ne me laisse pas voir où j’en suis dans ma lecture et tenir une tablette n’est pas aussi agréable que tenir un livre. Je  suis pourtant forcée malgré moi d’y voir certains avantages.  Il y a d’abord, bien sûr, le coût, moindre (pratiquement la moitié moins),  et l’avantage évident en voyage. Jusqu’à présent, j’ai  toujours apporté  un, deux ou trois livres en voyage, mais je ne le ferai probablement plus maintenant. Par ailleurs, ce à quoi je n’avais jamais pensé auparavant mais qui me paraît maintenant tout de même assez important, surtout après avoir lu  le livre de Proulx sur la déforestation, l’économie de papier n’est pas négligeable  et l’e-book représente à cet égard un choix plus écologique. L’avantage principal, cependant, pour moi, est qu’il me permettra, j’espère, de lire plus souvent en français, car faire venir un livre en français en Nouvelle-Zélande est hors de prix. Je ne sais pas encore comment faire cela, car lorsque j’essaie d’aller sur un site français pour obtenir un livre, je n’arrive pas à obtenir l’appli qui permet d’en faire la lecture, car je n’ai pas le numéro de téléphone du pays (mais j’y arriverai un jour). De plus,  j’ai déjà des centaines de livres  en entrepôt, et je ne sais quand je pourrai les reloger dans une belle bibliothèque (dont je rêve souvent). En attendant, je crains le moment  où j’irai récupérer mes livres, car j’ignore dans quel état ils seront (et  certains sont anciens).  L’achat des e-books me permettra peut-être d’attendre un peu plus sereinement ce moment, bien que je ne puisse m’empêcher de penser que ces e-book ne seront jamais sur les rayons de ma future bibliothèque (on ne peut pas tout avoir je suppose). Cela n’a pas empêché d’aller chez mon libraire local, à Nelson, pour faire venir un livre de poésie (de J.R. Prynne), auquel je tenais beaucoup. Ce livre de poèmes est une sorte de bible de poèmes et je prends beaucoup de plaisir à lire un ou deux poèmes de temps en temps, que je n’aimerais pas du tout lire en e-book. Et puis, j’ai très envie d’appuyer cette librairie  indépendante, dont les deux libraires font ce métier par amour du livre et non pour le simple profit et j’aimerais qu’ils ne soient pas forcés de fermer leurs portes, faute de clients. J’y retournerai donc, pour des livres que j’aime plus particulièrement, ou plus rares.  Je continuerai à aller dans les foires de livre (plus écologique), ou à la bibliothèque (mais la bibliothèque de Nelson n’a pas tous les livres dont j’ai envie). L’e-book fera donc maintenant partie de ma vie littéraire en  me donnant accès rapidement aux nouveautés,  parfois difficiles à obtenir ici, sans prendre la place du livre traditionnel.

18 réflexions sur « e-book : oui ou non ? »

  1. Bonjour,

    Bien sûr, il n’y a pas ma matérialité du papier. Mais quel avantage pour les voyages, et pour les soirées en bivouac ou sous la tente, quand il y a peu de lumière !

  2. Moi qui suis essentiellement dans le graphisme, le livre digital ne me convient pas bien. Toutefois, j’y ai vu un avantage imprévu : les mal-voyants et les dyslexiques peuvent ajuster la taille et la typographie des caractères. Une toute belle journée à vous, Sylvie.

  3. Je partage les avis des précédents commentaires : mon père qui a 87 ans est à présent malvoyant et le e-book, est un atout précieux car il peut agrandir les caractères. Lorsque je voyage, je trouve les lumières de lecture inexistantes ou trop faibles : vive le e-book. Les livres que mon mari m’importe (frauduleusement car il adore ça), je les découvre et ceux que j’aime, je les achète et/ou je les offre. Ainsi le dernier Barricco, découvert au hasard de ses importations de pirate, a été offert 4 fois à des amis. Sans compter que je l’ai acheté pour le faire circuler dans la tournante de livres dont je fais partie. L’e-book devient un atout publicitaire pour le livre papier. J’en suis sûre : l’un et l’autre se complètent et s’épaulent.

  4. Article excellent, Sylvie. Je suis avec tu en préférant sentir et toucher les livres actuelles, mais je comprends la commodité de l’e-book sur le voyage ou le plage

  5. Bonjour Sylvie, j’espére que tu vas bien…
    Le E-book pour le voyage c’est parfait, à côté de ça un bon bouquin au coin du feu LOL…
    Bises et prends soin de toi
    Tony

  6. Pour les amoureux des livres, rien ne remplace le livre papier et mes bibliothèques ne sont pas assez grandes pour contenir mes livres, mais effectivement j’ai trouvé des avantages à la lecture numérique… la nuit essentiellement pour lire sans déranger par la lumière celui qui dort à côté de moi 🙂

  7. Rien ne remplace l’odeur et la touche du papier… Mais…
    Pour moi, le principal avantage de cette manière de lire est que je peux emprunter des livres numériques à la bibliothèque de Montréal à la seconde où le désir s’en fait sentir (s’ils les ont, bien sûr, mais ils en ont vraiment beaucoup et celui que je veux s’y trouve très souvent). Je suis une lectrice éparpillée, je lis/consulte souvent plusieurs livres à la fois, dont plusieurs que je ne finis pas. J’en achetais donc beaucoup avant, beaucoup trop même, et impulsivement.
    Par ailleurs, le format de lecture utilisé par la bibliothèque de Montréal pour le iPad me convient parfaitement. Je croyais que ma tablette ne me servirait que pour aller écrire dans les cafés et les parcs, mais depuis quelques mois, la place qu’elle prenait dans ma vie a plus que doublé.
    Bref, moi qui aime tant le papier, j’étais plutôt réticente aux livres électroniques. Mais voilà que je lis maintenant principalement sur une tablette…
    Les temps et les moeurs changent, n’est-ce pas.

    1. Tu es beaucoup plus avancee que moi dans ton rapport avec les livres electroniques, mais j’y vois de bons cotes, notamment, l’economie de papier (un post sur le sujet, bientot). Merci d’etre passee Caroline 🙂

  8. L’e-book est aussi un sacré avantage pour les déménagements 😉

    Je m’y suis mise quand je suis allée vivre au Canada en 2014, car je tenais à voyager avec mes Boris Vian quelque part, et bien sûr avec deux valises uniquement la place était limitée !
    Depuis je suis conquise.
    Le principal défaut que je reproche aux ebooks sont, comme toi, que je ne peux pas voir où en est ma progression « concrète » dans le livre, ni combien de pages il me reste avant de finir un chapitre. C’est parfois frustrant.
    Il y a des livres que l’on achète et qu’on ne relira jamais, pour cela je trouve que l’ebook est très pratique, il ne viendra pas encombrer nos étagères ou prendre la poussière dans un garage.
    Si je suis vraiment conquise par un livre, en principe je l’achèterai en format papier 🙂

    Bref, je pense que c’est bien de ne pas refuser l’ebook en bloc, et de lui voir ses avantages comme tu le fais, même si, on le sait tous, la texture d’un livre papier sera toujours irremplaçable.

  9. Je te recommande un Kindle, l’écran n’a pas d’éblouissement. Well, I am using google translator. :s I loved books in paper but for a traveler as me a Kindle was the best I could get, my library comes with me with built-in dictionaries. And in the end the book although pretty is also an object, now I only get books in paper if they are meaningful for me or if the have art (also the Peruvian editorial industry is quite weak, there is almost nothing Y_Y)

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