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ce que j’ai lu : Isabel Allende : Ines de mon ame

desert d’Atacama, 2018, Chili, Sylvie GE

Isabel Allende. Inès de mon âme, Fourth Estate, London and New York, 313 pages.

J’ai trouvé ce livre à la foire du livre d’occasion de Nelson l’année dernière. Il s’agit du premier livre d’Isabel Allende que je lis. Je ne m’attendais pas à grand-chose, mais j’ai été agréablement surprise par son talent à raconter cette histoire particulière. Il faudrait voir si ses autres livres sont tout aussi bien écrits. J’ai ressenti l’affection  réelle d’Allende pour Inès de Suarez, un couturière née à Plasencia, Extramedura, en Espagne en 1507, qui s’est embarquée pour le Nouveau Monde à l’âge de trente ans afin d’y rejoindre son mari, qu’elle n’a jamais retrouvé. Elle y est en revanche devenue une conquistadora qui a su  s’attirer le respect de ceux qu’elle a côtoyés. En 1538, elle s’installe à Cuzco où , à titre de veuve de soldat, elle reçoit un lopin  de terre et des « Indiens », ainsi qu’on les appelait, a l’epoque . Peu de temps après, elle rencontre Pedro de Valdivia, le conquistador du Chili. Elle devient sa maitresse et l’accompagne dans sa longue campagne de conquête.

En lisant ce livre, je me suis rappelé les beaux moments que j’ai passé en Amérique du Sud (j’imaginais qu’Inés Suarez avait vu le paysage magnifique de la photo dans le désert d’Atacama). En fait, j’aurais aimé avoir lu ce livre avant d’y aller, car Isabel Allende y explique assez bien la dynamique existant à l’époque entre les populations locales et les Espagnols, les motivations des conquistadores, leur comportement à l’égard des « Indiens ». On sent le grand respect qu’elle éprouve pour les valeurs des différents peuples des territoires où elle a vécu, leur désir absolu de liberté, leur mépris de la douleur et de la mort, l’incompréhension totale du concept de propriété terrestre ou humaine, leur compréhension de la nature, et bien d’autres choses encore.

Elle y raconte en detail l’histoire de Lautaro, un Mapuche qui, selon ce que l’on sait de lui, aurait été capturé par les Espagnols alors qu’il était très jeune pour s’occuper des étables et des chevaux de Valdivia. Après s’être échappé, il a mené la charge avec les Araucanians contre les Espagnols. Il a plus tard capturé Valdivia qu’il a exécuté, un mois plus tard.

Quant à Inès Suarez, elle a été la maîtresse de Valdivia jusqu’au jour où il dut subir un procès à Lima, au terme duquel il a accepté de laisser tomber Suarès (et de lui trouver un mari) en échange de sa propre liberté. En 1549, Suarès a épousé le capitaine de Valdivia, Rodrigo de Quiroga, avec qui elle a ensuite coulé des jours heureux  en se consacrant à des œuvres caritatives jusqu’à sa mort.

On sent l’affection d’Isabel Allende pour tous les personnages apparaissant dans les 313 pages de son histoire romancée, mais fondée sur des documents véridiques, qu’elle connaît très bien. Ce livre m’a plu suffisamment pour me donner envie d’aller à la bibliothèque pour voir si je n’y trouverais pas un autre bouquin d’Allende.